Scénario de printemps 1: Froid & Enneigé

Votre guide des conditions printanières, quand tout ressemble à l’hiver !

Météo

Bien que nous ayons tendance à penser que le printemps apporte une température plus chaude, un ciel ensoleillé et des niveaux de congélation plus élevés, il n’est pas rare que des tempêtes intenses, semblables à celle d’hiver, se produisent. Celles-ci sont souvent plus fréquentes au début du printemps et sont souvent localisées, mais peuvent apporter d’importantes quantités de neige sèche en zone alpine. Ces chutes de neige se transforment généralement en neige humide ou mouillée à plus basse altitude et la pluie tombe en vallée. Tout comme les tempêtes d’hiver, la vitesse des vents peut varier de calme à extrême.

Manteau neigeux

Plus la neige est chaude, plus elle a tendance à être cohésive, surtout lorsqu’elle est comprimée et déplacée par le vent. Il suffit de penser à la facilité avec laquelle il est possible de faire une boule de neige lorsque la neige est plus chaude ou plus humide. C’est ce qui explique le développement important de corniches dans de telles conditions. Des plaques à vent et plaques de neige de tempête denses et réactives peuvent se former pendant et juste après les tempêtes, particulièrement en zone alpine et sur les pentes sous le vent. La bonne nouvelle est que le tassement et la cohésion des grains des plaques de neige de tempête et des plaques à vent s’effectuent plus rapidement que lorsqu’il fait froid. Cela dit, la présence de croûtes de regel (fréquente au printemps) peut empêcher ou ralentir le processus de cohésion entre la vieille neige et la neige fraîche. Il est également important de se rappeler que la neige froide consolidée se déstabilisera rapidement dès l’apparition des premiers rayons de soleil – ce qui est inévitable au printemps- même s’il fait froid et qu’il neige.

Aux altitudes où les précipitations tombent sous forme de pluie, la neige de surface devient humide ou mouillée et perd en cohésion. Le changement le plus rapide se produit lorsque la pluie tombe sur de la neige sèche, qui se déstabilise rapidement, souvent jusqu’à la première couche de regel importante. La saturation en eau du manteau neigeux peut également réactiver des couches fragiles persistantes comme des croûtes plus anciennes, des couches fragiles profondes enfouies depuis la mi-saison ou encore des couches fragiles qui persistent à la base du manteau neigeux.

Activité d’avalanche

Les avalanches de plaque à vent et de plaque de neige de tempête sont les plus fréquentes lors des tempêtes printanières. Ces avalanches se produisent à l’intérieur de la couche de neige fraîche ou à l'interface entre la vieille neige et la neige fraîche (souvent une croûte de regel). Ces avalanches résultent de l’adaptation du manteau neigeux à la surcharge occasionnée par nouvelles accumulations pendant une tempête ou immédiatement après celle-ci. Les déclenchements par intervention humaine sont toujours possibles dans les jours qui suivent une tempête, bien que beaucoup moins probable qu’en milieu de l'hiver lorsque la partie supérieure du manteau neigeux est potentiellement plus complexe. La période d'activité d’avalanche la plus intense est généralement associée au rayonnement solaire, soit à la fin de la tempête, soit juste après celle-ci, lorsque le soleil apparaît et réchauffe rapidement la neige fraîchement tombée.

De très fortes accumulations de neige de tempête peuvent directement déclencher de grosses plaques profondes persistantes en terrain isolé. Toutefois, le scénario le plus probable est qu’une avalanche de neige de surface, ou une chute de corniche, entraîne les couches profondes et déclenche des avalanches de grande taille.

Aux altitudes où les précipitations tombent sous forme de pluie, des avalanches de neige mouillée sans cohésion peuvent se produire. Les avalanches de plaques de neige mouillée sont également possibles dans les zones où la pluie a saturé le manteau neigeux et a réactivé les couches fragiles persistantes, ou si elle a percolé jusqu’au sol. Les activités d’avalanche de neige mouillée en basse altitude est une situation classique pour l’entraînement et le déclenchement des couches fragiles persistantes profondes.

Conseils sur le terrain et les déplacements

  • Soyez prudent lors de la transition vers un terrain affecté par le vent.
  • Restez à l’écart des pentes récemment surchargées par le vent jusqu’à ce qu’elles aient eu la chance de se stabiliser.
  • Abstenez-vous des descentes raides et agressives et pensez à demeurer en terrain simple lorsque la neige froide est affectée par la pluie ou lorsqu’apparaissent les premiers rayons de soleil.
  • Soyez attentifs aux conditions qui changent avec l’altitude
  • Éloignez-vous suffisamment des corniches lors des déplacements sur les crêtes ou directement sous celles-ci
  • Souvenez-vous que le manteau neigeux sera sensiblement différent à haute altitude et à basse altitude. Les régimes de précipitations, le manteau neigeux et les problèmes d’avalanche seront différents. Vous devrez adapter vos techniques de déplacement et de gestion des risques
  • Dans les endroits où des plaques profondes persistantes peuvent exister, évitez les zones où le manteau neigeux est mince ou variable et où les pentes sont non supportées